Jeudi, des avocats alertaient le procureur de la République de Paris sur la situation de 128 mineurs isolés d'origine étrangère qui errent dans les rues de Paris, alors que les températures sont glaciales. Chaque nuit, des associations comme Utopia 56 tentent de leurs venir en aide et de leur trouver un hébergement d'urgence.
Nombreux Porte de la Chapelle. Lorsque la nuit tombe, une cinquantaine de mineurs isolés se retrouvent Porte de la Chapelle, à quelques mètres du périphérique. Certains n'ont jamais vu la neige comme Saléhou, 16 ans, originaire du Sénégal, qui grelotte dans une veste printanière. "Tous les soirs, je viens ici, je dors dans un hôtel, aujourd'hui ici, demain de l'autre côté, il fait très froid, c'est pas facile", rapporte-t-il au micro d'Europe 1. Pour cette fois, il aura un hébergement pour le week-end grâce à une structure qui a ouvert 50 lits en urgence.
Mais ces places sont rapidement attribuées, constate Jeanne, bénévole à l'association Utopia 56. Chaque nuit, c'est le même scénario qui se répète : elle cherche des lits disponibles dans son réseau en jonglant entre les centres d'hébergements et hôtels. "C'est plein de coups de fils l'après-midi, on essaye d'appréhender un peu la nuit, donc j'essaye de prévoir les hébergeurs qui vont pouvoir accueillir et repérer les mineurs vulnérables, c'est la grosse débrouille", explique-t-elle.
Plus de places grâce au plan Grand froid. "Depuis le plan Grand froid (déclenché lundi en Île de France, ndlr), des centres hébergement ont ouvert", se félicite-elle, de quoi donner un abri nocturne pour la grande majorité des jeunes qu'elle prend en charge. Ces places supplémentaires devraient être ouvertes tout l'hiver, expliquent ces associations. Elles demandent à ce que ces "mineurs soient mis en sécurité de toute urgence" car ils n'ont pas accès aux dispositifs classiques du 115, réservés aux adultes.